Du KERALA au TAMIL NADU, entre nature abondante et lieux sacrés
L'extrême Sud de la pointe de l’Inde vit à un rythme différent du reste de l'Inde. Il est spirituel, lent et apaisant, tout comme les backwaters idylliques du Kerala.
Réputé pour son peuple accueillant, ses paysages luxuriants, sa délicieuse cuisine indienne et ses temples gopuram distinctifs, un voyage en Inde du Sud est l'option idéale si vous recherchez une escapade relaxante, mais culturellement stimulante.
Après une escapade dans les régions du Karnataka, du Rajasthan / vallée du Gange, rendez-vous dans le Kerala pour une pause régénératrice. Sur la côte des épices (Malabar), avec ses plages telles que Kovalam et Marari, cette région est idéale pour une pause méditative et les soins ayurvédiques qu’on y dispense dans les spas et centres de bien-être décontractés. Ils sont considérés parmi les meilleurs du pays.
Le Kerala est certainement l'un des États les plus verdoyants et les plus beaux de l'Inde, en plus d’être le berceau de l’ayurveda et le jardin d’épices du monde !
KERALA
La cuisine du nord de l’Inde versus celle du Sud
Avec ses nombreuses différences géographiques, climatiques et culturelles, la cuisine qui s’est développée dans le nord de l’Inde est très différente de celle que l’on retrouve dans le sud.
Bien qu'il existe de nombreuses différences plus subtiles que celles énumérées ci-dessous, voici les principales différences :
- Le nord de l'Inde cultive beaucoup de blé, donc le pain comme le naan et le roti sont courants ici, tandis que le riz et les lentilles dominent dans la cuisine du sud de l'Inde ;
- En général, tous les plats de poulet et d'agneau que vous voyez dans les restaurants proviennent du nord de l'Inde. Le sud de l'Inde est plus proche de la mer et plus tropical, avec beaucoup plus de cultures maraîchères, donc la cuisine y est plutôt végétarienne avec quelques fruits de mer.
- Tant dans le Nord que dans le Sud du pays, les Indiens mangent beaucoup de yaourts, mais la façon dont les produits laitiers sont utilisés dans la cuisine diffère considérablement.
- Par exemple, les Indiens du Nord mettent beaucoup plus de ghee (beurre) dans leur cuisine, tandis que les Indiens du Sud utilisent du lait de coco au lieu des produits laitiers ordinaires. Les currys ont tendance à être plus onctueux.
- Le Sud a donc tendance à avoir les plats indiens les plus sains, et la cuisine gagne rapidement en popularité parmi les végétariens et les végétaliens.
Même le degré d'épice peut varier considérablement. Dans le nord de l'Inde, la cuisine a tendance à être moins épicée, utilisant des épices douces à modérées comme le masala. Le sud de l'Inde, en revanche, tend vers une nourriture beaucoup plus épicée, comme le font de nombreuses cultures tropicales.
COCHIN
C’est dans le quartier de Fort Cochin, ancien comptoir colonial, qu’il fait bon fureter à travers les ruelles sinueuses bordées de charmantes maisons portugaises vieilles de cinq cents ans, où se cachent une synagogue du XVIe siècle, des maisons d’antiquaires ainsi qu’un magnifique palais enluminé de chatoyantes peintures. Et tout en rejoignant son front de mer, on s’émerveille face à ses fameux grands filets de pêche, les carrelets chinois.
Ne manquez pas d’assister à un spectacle de Kathakali, qui est l’une des plus anciennes formes de théâtre au monde. Cette forme d’art ancestral est la combinaison de cinq disciplines artistiques: la littérature, la musique, la peinture, le théâtre et la danse.
On ne saurait décrire le Kerala sans parler de sa délicieuse cuisine qui est incontestablement influencée par les principes de l’ayurveda dont la base repose sur une saine alimentation et appelle à un bon équilibre entre le corps et l’esprit.
La vie au Kerala est rythmée par les fêtes annuelles dédiées aux divinités du village. Pour les villageois, ces fêtes post-récolte sont l'occasion de sortir de la monotonie du quotidien. La taille et l'importance de ces festivals peuvent varier d'un petit rassemblement à un méga spectacle comme Thrissur Pooram.
À mettre à l’agenda :
- Le Festival des Éléphants, que l’on nomme le Thrissur Pooram, est un festival annuel qui se tient à chaque année en avri-mai à Thrissur. Il a lieu au temple Vadakkunnathan le jour de Pooram – le jour où la lune se lève avec l'étoile Pooram dans le mois de Medam du calendrier malayalam. C’est l’occasion rêvée pour assister à une grande fête de rue et observer toute l’effervescence qui gravite autour des éléphants caparaçonnés et ornés de leurs plus beaux atours.
BACKWATERS
Le petit village de Kumarakom, aux abords du lac Vembanad, offre une grande variété de paysages exotiques que l’on découvre de différentes façons.
- Une réserve ornithologique sert de refuge à bon nombre d’oiseaux migrateurs venant de l'Himalaya et de la Sibérie), des espèces aquatiques, etc…
- Une balade dans les rizières et les plantations d’épices
Tout le charme de cette région se découvre pendant une navigation à bord d’une péniche défilant à travers un labyrinthe de canaux bordés de nénuphars, de rivières, de lacs et de criques interconnectés. On se laisse bercer au gré des ondulations tout en observant l’activité journalière des villageois qui tourne autour de la fabrication à base de coco, de l’élevage de crevettes.
MUNNAR & LES GHÂTS OCCIDENTAUX
Située dans la chaîne de montagnes des Ghâts occidentaux, Munnar est pourvue d’une incroyable beauté naturelle. Elle est entourée de collines ondoyantes parsemées de plantations de thé datant de la fin du XIXe siècle. Et elle se situe au confluent de trois rivières - Muthirapuzha, Nallathanni et Kundala - et le mot «Munnar» signifie ‘’trois rivières’’ en malayalam.
Jadis prisée par l'élite du Raj britannique comme station climatique (à 1600 mètres d’altitude) en raison de son climat, l’empreinte du passé colonial se dresse dans la ville sous la forme de cottages anglais.
Les forêts vierges, la savane, les collines vallonnées, les vallées pittoresques, les nombreux ruisseaux, les immenses cascades, les vastes plantations de thé aux déclinaisons multiples jouant avec les nuances de vert et les routes sinueuses font tous partie de la formidable expérience de voyage offerte aux voyageurs qui font l’effort de se rendre à Munnar !
- Optez pour une balade sur un des nombreux sentiers et gorgez vos poumons de l’air vif qui embaume les effluves de poivre, cardamone, clou de girofle, fleurs…avant de vous arrêter pour une visite instructive sur la production des épices et du thé des monts Cardamone.
Berceau de la civilisation dravidienne, le Tamil Nadu peut s’enorgueillir de posséder le plus riche patrimoine de l’Inde avec les plus grands temples du pays, leurs hauts gopurams colorés ses temples-cités. En plus de déployer des paysages de cocotiers frangés, des rizières au dégradé de vert…et un artisanat d’art de qualité.
TAMIL NADU
Le Tamil Nadu est pourvu d’une identité régionale forte. Contrairement au sud qui a subi l’influence musulmane des Moghols, l’état du Tamil Nadu est probablement le plus typiquement hindou du pays.
Le tamoul, qui est l’un des berceaux de l’art dravidien, y est pratiqué. Et son architecture essentiellement dravidienne (on y trouve les plus grands temples de l’Inde, avec leurs hauts gopurams ruisselants de couleurs) témoigne de la puissance des dynasties qui se sont succédé au moyen-âge. Même que certains temples qui ont été embellis et agrandis de siècle en siècle sont devenus de véritables villes, comme celui de Srirangam, avec ses sept enceintes successives où s’affaire tout un peuple de brahmanes, de serviteurs et d’artisans.
MADRAS (CHENNAI) - ancienne plaque tournante de la Compagnie britannique des Indes orientales
La ville fut fondée sur les côtes du Golfe du Bengale en 1639 et devint le premier comptoir anglais de la Compagnie des Indes. Les Britanniques construisirent un fort en 1644 autour duquel la ville s'est développée. Baptisée Madras, la ville devint l'un des plus importants ports du golfe du Bengale et fut l'objet de luttes de conquête entre les Anglais et les Français. Madras est devenue la capitale du Tamil Nadu en 1969.
Chennai n'a rien perdu de sa culture tamoule, bien au contraire. Les habitants en sont très fiers et ils forment une très forte résistance au pouvoir central de Delhi. La ville est encore assez agréable à vivre même si le niveau de pollution est en train de rattraper celui des autres métropoles.
L'industrie s'est beaucoup développée ces dernières années et Chennai reste l'un des grands centres de l'artisanat du textile. La ville est aussi le principal centre de production des films tamouls (on y tourne plus de films qu'à Mumbai.)
Kanchipuram est un important site de pèlerinage hindou avec plus de 100 temples actifs, elle est la Bénarès du Tamil Nadu – l’une des sept cités saintes de l’hindouisme, la seule située dans le Sud. Kanchipuram est vouée à deux divinités : trois d’entre elles sont dédiées à Shiva, trois à Vishnou. Elle est connue pour ses somptueux saris renommés dans toute l’Inde, ``a l’égale de ceux de Bénarès.
Mahabalipuram (Mamallapuram) est un ancien port au commerce maritime florissant situé au bord du golfe du Bengale. D’ailleurs, il fut le port le plus important des la dynastie hindoue Pallava qui régnait sur l’Inde du Sud de la fin du IIIe au IX s. Sous leur règne, le commerce maritime fut prospère avec le Sri Lanka et l’Asie du Sud-Est.
Le groupe de monuments de Mahabalipuram abrite de nombreux chefs-d’œuvre d’art rupestre (classés au patrimoine mondial de l’UNESCO) créés aux VIIe et VIIIe siècles avec d'étonnantes sculptures taillées dans la roche.
TIRUVANNAMALAI
Étant l’un des cinq temples sacrés qui représentent les cinq éléments de base de la vie, à savoir Terre, Feu, Eau, Air et Ciel, le temple Arunachaleswarar est l'un des temples shivaïtes les plus sacrés qui représentent l'élément Feu. Selon le Shiva Purana (ancienne épopée de Shiva), il existe quatre lieux très saints où l'on peut atteindre la libération ou le salut. Le temple Arunachaleswarar en fait partie. On croit que même une simple pensée de ce temple libère quelqu'un du cycle des renaissances. Telle est la sainteté de ce centre spirituel.
PONDICHÉRY – AMBIANCE PAISIBLE
Ville côtière paisible, Pondichéry n’a pas tout perdu de son charme colonial français. Les rues de la ‘’ville blanche’’ – le quartier de bord de mer - portent encore leurs noms de jadis : Romain Rolland, La Bourdonnais, Saint-Louis…les agents de polices portent toujours leur képi, et la langue française survit, grâce à une communauté de Franco-Pondichériens, au Lycée français, dans les institutions culturelles et les maisons d’édition. Faites une promenade nostalgique entre la statue de Jeanne d’Arc et les maisons coloniales enfouies derrière de hautes portes de bois qui cachent de jolis jardins.
KUMBAKONAM
Tous les douze ans, des milliers de pèlerins venus de toute l’Inde du Sud convergent vers Kumbakonam. Des foules de dévots affluent pour se purifier dans les eaux du bassin de Mahamakham, en plein cœur de la ville.
On y dénombre plus de 188 temples et monastères hindous, dédiés à Shiva et Brahma. Quatre d’entre eux méritent la visite : le temple vishnouite Sarangapani, le temple shivaïte Nageshwara, Airavateshwara - le temple à l’architecture des Cholas et le quatrième et non pas le moindre, le temple hindou Ramaswami dédié à Rama, une incarnation de Vishnou. C'est l'un des temples les plus importants de la ville, avec ses fresques du Ramayana. Il est enchâssé dans un immense mur de granit et le complexe contient tous les sanctuaires et les plans d'eau du temple.
TANJORE
C’est ici que le règne des Cholas marqua un apogée de la civilisation de l’Inde du Sud. Jusqu’à la disparition du royaume au milieu du XIIIe s., la ville prospère et ses souverains règnent sur un immense empire qui s’étend de l’Orissa aux portes de l’actuel Mumbai et au Sri Lanka (anciennement Ceylan), ainsi qu’à Sumatra et Java en Indonésie.
Ces pieux shivaïtes furent de grands bâtisseurs et fiers protecteurs des arts. Ils furent à la tête de richesses considérables.
- Notamment, les célèbres bronzes présentés dans le temple de Brihadishwara.
- Le temple de Brihadishwara était utilisé pour des cérémonies religieuses royales. Il est le cœur mystique de Tanjore. Avec sa superstructure pyramidale (vimana) qui culmine à 70 m et son kumbam (la structure la plus élevée) qui pèse environ 60 tonnes, à lui seul il résume les grandeurs de l’art des Cholas.
- La tradition artisanale complète bien un séjour à Tanjore : peinture sur verre, travail du cuivre, les bronzes…
MADURAI – entre pratiques religieuses populaires et expériences mystiques des sages
Capitale culturelle et spirituelle du Tamil Nadu, le grand temple de Minakshi – est certainement l’un des plus extraordinaires lieux de culte de l’Inde. Dédié à Shiva, c’est un véritable labyrinthe de galeries obscures, de cours et de chapelles, où s’affairent des prêtres au milieu du flot ininterrompu des fidèles.
À chaque nuit tombée, on assiste au son des trompes et des tambourins à la cérémonie où les prêtres conduisent symboliquement l’époux auprès de sa déesse Shiva afin de revitaliser l’énergie de l’univers.